Quelle odeur! Quelle humidité! Autour de moi un mauvais film de science fiction est entrain d'être tourné, toute cette foule agitée sortie de l'avion se presse, les gens portent des masques, certains attachent un foulard autour de leur nez et de leur bouche. Que se passe-t-il? AI-je fait un mauvais voyage dans le temps, en période de quarantaine?

La foule stagne, pas de queue, pas d'organisation, tout le monde a ce petit papier dans la main, qu'est-ce donc? Il faut le faire tamponner, je comprends maintenant. La foule se dissipent, le comptoir apparaît, encore un masqué, nerveux, les veines sur le front - l'odeur est insupportable, je colle comme un pot de confiture - et il tamponne, et me lance rapidement alors que je suis partie "Fever?" , je lui lance un non de bien loin.

Mon sac à dos n'arrive pas sur le tapis, je stresse, je tape des mains et des pieds dans tous les sens, non ça y est, ils ont tout vidé et mon sac n'est pas dans le lot. Merde! Bizarrement dans toute cette confusion, je me sens plus à l'aise qu'à ma première arrivée, bien sûr, je sais au moins comment ça fonctionne maintenant. Après plusieurs formulaires à remplir, faire tamponner, je pars donc me chercher un taxi pour rentrer et enfin dormir. Avec un peu de chance, je réussit à négocier et me voilà chez moi, sans valises, et déçue, déçue du climat, de l'ambiance grippe porcine, de ces chaussures qui me sautent aux yeux, de ma chambre remplie de moustiques...sans dormir donc depuis presque 2 jours et je pars travailler. Encore déçue, des collègues manquent à l'appel, la quarantaine a prit le dessus. Qu'est-ce que je fous là?

Patiente, c'est encore tout nouveau, ça va s'arranger, arme toi de patiente et vois donc la rose derrière l'épine, le jour après la nuit, tout va s'arranger. Presque une semaine, rien ne s'arrange, c'est de pire en pire. L'Inde aspire mon énergie, elle suce mon être, je suis comme un zombie, fatiguée mais debout, impossible de dormir toujours...je vais tomber, et personne ne pourra me retenir.

L'Inde m'a tué, elle a volé mon essence, pourra-t-elle me faire renaître? Car il faut mourir avant mourir n'est-ce pas, et mourir pour renaître. C'est donc après les retrouvailles de soi-même, c'est donc ça qu'on appellerait se trouver soi-même? Ou est-ce la grippe porcine que je me suis chopée?